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Objectif Montréal
30 janvier 2009

Derniers jours à Montréal

Mesdames et Messieurs, après cinq mois de silence radio, il est temps de clôturer dignement ce blog.

D'abord le dernier billet qui attendait depuis bien longtemps d'être posté:

"Vendredi 22 août, dernier jour de boulot. Pour fêter ça, et le départ d'un autre stagiaire, on a pris un deuxième petit dèj avec tout le labo, à base de pains aux chocolat, pains aux raisins à la canelle, et autres petites patisseries gourmandes qui donnent envie de petit déjeuner tout le reste de la journée... Dur dur de quitter.

Samedi 23. "Mon dieu, on est samedi 23!!" Je pars dans 3 jours et j'ai encore une longue liste de choses à voir ici. Je jette mon dévolu sur l'Oratoire Saint-joseph, haut lieu de pelerinage de Montréal. SMontr_al_monopolyans dec, chaque année, plusieurs millions de Visiteurs viennent s'y recueillir. Et pour monter à l'oratoire, qui déjà se trouve au point le plus haut de Montréal, si tu es plus pèlerin que pèlerin, il y a une allée centrale qui t'es réservée pour que tu puisses monter toutes les marches (en bois pout toi) à genou. J'ai quand même été impressionnée du nombre de pèlerins plus pèlerins que pèlerins (j'aurais dû écrire cet article avant que Benoit XVI s'en aille, j'aurais explosé mes statistiques...). Il y en a même qui s'arrêtent à chaque marche pour prier. Enfin moi je me suis contentée de monter les 283 marches à pied pour admirer Montréal de tout en haut. Et si vous êtes un peu moins courageux, il y a aussi l'option escalators à l'intérieur(!) Impressionant cet oratoire. J'ai terminé ma visite par la crypte: d'un côté des milliers de bougies, de l'autre un mur recouvert de cannes de miraculés. Epatant.
Enfin comble du chic, l'oratoire représentera Montréal, qui a été choisie pour occuper la case la plus dispendieuse sur le plateau de jeu de l'édition mondiale du Monopoly. Oh yeah.
Sinon samedi, j'avais aussi décidé de manger une dernière poutine. Je suis donc allée à la banquise avec Pauline, cousine expatriée. On a mis un peu de temps à se décider parmi les 20 types de poutines proposées mais on a fini par s'en sortir. Poutine, c'est bon!

Beauty_sDimanche 24. Rien ne vaut un bon brunch le dimanche matin! On a innové en essayant Beauty's Pauline, la même cousine, Cécile et moi. On était pas les seules à avoir eu l'idée mais on a bien fait, c'était bon là bas. Et le décor, aussi classieux et américain que l'image le suggère, fait aussi parti du charme.
L'après-midi je suis retournée jeter un dernier (long) coup d'oeil au Mont Royal, à ses tam-tams et à ses lutteurs, avant d'aller me balader sur La Main, un grand boulevard de Montréal (Saint-Laurent pour ne pas le nommer) qui séparait autrefois les communautés francophoness et anglophones.
Dimanche soir, je suis retournée au tout premier appartement que j'avais visité à Montréal, invitée à manger. C'est qu'une copine y avait finalement emménagé pour l'année et même si elle était déjà repartie, j'ai gardé un oeil sur l'appart et ses occupantes.

Lundi et mardi ont été rythmés par les dernières démarches. Finir ma valise, refaire la carte étudiante (oubliée dans mon portefeuille à San Francisco) pour être sûre d'avoir l'avantage étudiant à l'aéroport sur le poids des bagages, fermer mon compte en banque, aller acheter les derniers cadeaux pour la famille, finir de finir ma valise...

C_est_meilleur_dans_l_obscurit_

Et puis pour ma dernière soirée, mardi soir, on a choisi un resto original: O noir. Je sais qu'il y a un resto sur le même concept à Paris mais je suis contente de l'avoir testé à Montréal. Le concept, c'est manger dans le noir complet.
Quand tu pousses la porte du resto, tu arrives dans une pièce à la lumière tamisée avec un grand bar sur le côté. Tu choisis ton menu. Enfin pour être plus précise, soit tu choisis parmi les plats proposés, soit tu choisis de ne pas choisir et tu demandes le plat surprise. Nous on a pris unanimement la formule deux plats, donc on a choisi entrée-plat ou plat-dessert. Surprise ou non. Ensuite on t'assigne un serveur, tu ranges ton sac et ton manteau dans un casier comme si t'allais à la piscine, et tu te places devant le rideau en attendant ton serveur. S'il met plus de deux minutes à arriver, tu te mets spontanément à stresser (véridique). Tu es gagné par un sentiment mi figue-mi raisin entre l'excitation et la peur. Et donc quand tu es décomposé, c'est là qu'il arrive.
Ton serveur il est aveugle, ça fait partie du concept. Il te donne son prénom, et il te dit qu'il va falloir y aller maintenant. Chacun met alors la main sur l'épaule de son voisin, et on part à la queue leu leu derrière le rideau. Il nous installe à notre table, un par un parce qu'au premier abord, on ne sait ni comment est la table, ni où sont les chaises. Après il nous explique que les repas vont arriver, que si on a besoin de lui, qu'on a envie d'aller aux toilettes etc on n'a qu'à crier son nom, et il nous laisse en plan. Rapidement les yeux s'habituent au noir, sauf qu'il n'y a pas un rais de lumière qui trompe l'obscurité. C'est déroutant de regarder le noir en fait, t'as envie de fermer les yeux. Tu fais finlement connaissance avec ton environnement immédiat. "Hihihi c'est qui? ah c'était mon verre. Muriel t'es là? Non là c'est Céline. Ah pardon. Dites elle est ronde ou carré la table là je comprends pas bien?"
Et puis le serveur apporte des petits pains chauds et du beurre. Dans le noir, tu dois donc trouver l'opercule du beurre, tirer délicatement, prendre un morceau de pain, trouver ton couteau, viser le beurre, viser le pain ac ton couteau et accessoirement un peu de beurre si tu as été chanceux à l'étape précédente, et manger. Puis tu t'exclames en même temps que tous tes voisins qui ont aussi réussi l'étape du couteau dans le beurre "Mon dieu, mais il y a plus de beurre que de pain, c'est dégueulasse!" Et tout content, tu recommences. Y'en a même qui arrivent à beurrer la nappe!
Si tu as soif bien sûr tu dois crier le nom de ton serveur, parce qu'ils ne se risquent pas (ou plus) à mettre des carafes sur les tables. Je dis crier parce que curieusement tout le monde parle très fort.
Ensuite les entrées arrivent. J'avais pas commandé la surprise, j'ai préféré tenter la pieuvre. Je suis pas sûre que, dans un autre contexte, en la voyant dans mon assiette j'aurais eu envie de la goûter donc je me suis dit que c'était le bon moment. Là on attaque les choses sérieuses, on a une assiette devant soi, il faut manger. On attaque, on pique frénétiquement l'assiette jusqu'à tomber enfin sur un truc à manger, ou par dépit, on utilise les mains. De toutes façons personne nous voit... Bon par contre je déconseille pour la pieuvre parce qu'après vous allez puer des mains pour le reste de la soirée. C'est tenace l'odeur de pieuvre (enfin j'imagine, moi j'ai mangé ac ma fourchette hin...).Asperge On passe ensuite au plat principal. "Alors, heu ça? Asperge, c'est facile! Et ça? ok, pomme de terre... Il est où mon filet mignon d'ailleurs? Ah ba oui, il prend un tiers de l'assiette, c'est marrant que je sois pas tombée dessus avant..." A ce moment, tu te coupes une bouchée, tu l'amènes à ta bouche, tu la ramène à l'assiette et tu t'enquiers à haute voix "Vous aussi vous avez coupé la viande en deux beaux morceaux égaux? Bon comment on fait une bouchée?" Et puis tu prends petit à petit tes marques et tu finis par finir ton assiette, non sans mettre les doigts dans le petit pot de beurre que tu pensais avoir conscienceusement fini avant l'entrée.
Finalement le dessert de ceux qui n'ont pas pris d'entrée arrive. Comme c'est un bon dessert surprise, l'assiette tourne parmi les participants, qui ne savent pas s'ils en goûtent une petite bouchée donc, ou juste la moitié.
Quand tu as finalement (tout?) terminé, tu hèles une dernière fois Matthieu, qui te ramène à l'entrée toujours la main sur l'épaule du voisin. Et une fois dans le petit hall, tu clignes des yeux frénétiquement, heureux mais ébloui.
C'était vraiment drôle comme soirée!

Et puis finalement mardi après-midi, j'ai pris l'avion. Pas UN tracas sur le chemin du retour. J'ai seulement décollé avec une heure de retard parce qu'un avion venant de Paris a mal négocié son atterrissage et est un peu sorti de la piste, 5min avt mon décollage. Vu qu'on avait quand même déjà tous embarqués et qu'on attendait sur le tarmac pour décoller quand c'est arrivé, notre pilote très professionnel s'est contenté de nous dire que ces cons d'Air France avaient fait fermer la piste à côté (en gros) et qu'il savait pas quand on pourrait décoller. Sachant ce qui venait de se passer en Espagne, je suis contente qu'il ait mis les formes pour nous dire qu'un avion s'était raté à côté et qu'on allait bientôt décoller nous...
Voilà. France, amis, saucissons, me revoilà!

PS: Ah oui, si vous vous demandiez pour la pieuvre, c'est un peu fort mais pas mauvais!"

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