Le non-déménagement

Bon effectivement ça devient un peu poussiéreux ici.

Mais qu'est ce qu'il se trame donc depuis un mois dans cette mystérieuse ville de Montréal? Dans la tiédeur d'un Second Cup, armée d'un moelleux chocolat chaud et sur un conceptuel remix de "Où sont les femmes", j'ai donc décidé de reprendre ce blog en mains.

Février. J'ai commencé mes cours d'anglais et fais la connaissance pour ma plus grande joie de ma nouvelle prof. Je pense à ce propos qu'une sorte de malédiction s'est abattue sur moi. Ma première prof nous expliquait qu'elle avait des talents de ghostbuster (parfaitement) mais aussi qu'elle prenait souvent quelques jours au printemps pour aller danser autour des arbres. Cette fois je fais plus sobre, mais ça reste cocasse (si vous êtes un mauvais prof d'anglais, abstenez vous de lire la suite). Figurez vous donc que ma prof d'anglais est une vieille peau d'au moins 87 ans (approximativement) et qu'elle nous a fait faire une dictée au premier cours. Une DICTÉE bordel!... Évidemment elle a tout de suite perdu toute crédibilité en ce qui me concernait. Heureusement maintenant on ne fait plus de dictées. Nooon. Elle se contente de lire péniblement (pour nous), à chaque cours, 15 des verbes irréguliers accompagnés de leur simple past et de leur past participle. Délicieux. Puis nous passons à la phase très intéressante des débats. Effectivement, à chaque fin de cours, elle nous donne un sujet de réflexion pour le cours suivant, sur lequel on doit se préparer à discuter. Bien sûr grâce à ces sujets je fais d'énormes progrès en anglais et je gonfle également ma culture. En grande primeur, voici quelques sujets types: "Réfléchissez aux deux meilleures blagues que vous ayez faites et préparez-vous à en discuter" ou encore "Trouvez un moyen pour enlever la neige des rues de Montréal et préparez-vous à en parlez", sans oublier le très convoité "Réfléchissez à six activités pour s'amuser et préparez-vous à en discuter". Fantastique... Bref, à part donc me plaindre de ces honteux cours d'anglais, j'ai aussi fait d'autres choses de mon mois de février: fêté l'anniversaire de Claire entourée de gentils québécois, fêté la non Saint-Valentin avec une fondue au chocolat devant le dvd du Parrain (on devrait la fêter plus souvent elle aussi), assisté à un match d'impro musicale, et évidemment étudié étudié étudié pour mes intras...

Depuis le 29 je suis donc en vacances. Géraldine à pris la drection de Chicago, Marion, Nath et Virg sont parties à NY, Olivia à Boston, Claire à l'assaut de je ne sais quelle montagne, Leslie est à Sherbrooke et Laura à Miami. Vous pensez donc que je vais m'embêter pendant mes vacances? Que nenni, j'ai de quoi faire à Montréal. D'ailleurs dès samedi la maison était sans dessus dessous. En fait, j'ai tout simplement fait un échange de colocataires: Hamza est devenu Geneviève.

Geneviève devait donc arriver samedi matin, camion loué, pour 11h. Vendredi soir j'apprends par un copain d'Hamza (lui même n'étant pas dans les parages) qu'il n'a pas encore trouvé d'appart mais qu'ils vont en chercher un ensemble le lendemain. Là je sens tout de suite que ce déménagement a un fort potentiel pour être amusant. Quand je lui annonce que la nouvelle colocataire arrive le lendemain matin, il me répond surpris: Ah bon? Mais Hamza n'a pas commencé ses cartons... Ho ouiiiii, j'ai hâte d'être à demain, j'aime ce genre de plan foireux et ce colocataire à la pointe de l'organisation. Je me couche donc tranquillement sur ces bonnes paroles.
Samedi matin 10h, je me lève, et m'élance vers la salle de bain, jetant machinalement un oeil au salon. Je poursuis ma route mais y jette un deuxième oeil, plus ouvert, parce que quelque chose ne semble pas tout à fait comme d'habitude. Tiens mais oui, la moitié de la chambre d'Hamza est aujourd'hui dans le salon (oui, j'ai effectivement le sommeil lourd...). Je fais fi de ce léger détail et continue soigneusement ma routine du matin: douche, puis petit-dèj au radar (voire douche au radar, puis petit-dèj).
Onze heure. Geneviève n'est pas là (ça tombe plutôt bien, elle aurait du mal à emménager) et Hamza décide de décoller à la recherche d'un appart. Il reste donc la moitié de sa chambre dans sa chambre. Chouette. Armée d'une lampe frontale, d'une pelle et d'une pioche, je décide donc de dégager un autre bout de l'antre par solidarité pour la nouvelle coloc. Ouf. Vers 13h quand elle arrive, il ne reste plus que le lit, et le bordelique bureau où trône fièrement un mac, allumé, que je n'ai pas osé débrancher.

Moultes allées et venues plus tard, la chambre est pleine de cartons et de nouveaux meubles, le lit d'Hamza est allé rejoindre ses copains-meubles dans le salon et il ne reste que le bor******* bureau à déplacer. Enfin presque... Mais en fin d'après midi, le mac aussi avait finalement rejoint le salon où il ne restait plus qu'une mince allée pour atteindre le couloir et accessoirement donc ma chambre et la cuisine. On a passé le reste de la soirée à défaire le début des cartons et à papoter, oubliant au passage la Nuit Blanche à Montréal (damn!).

Hamza, ayant par je ne sais quel miracle déniché un appart dans la journée, avait donc décrété qu'il viendrait faire quelques cartons vers 13-14h le dimanche et déménager ses affaires le lundi. Soit. Dimanche, 22h, coup de sonnette: il est venu passer une petite demi-heure à empaqueter. Enfin empaqueter... Vu l'avancement de la chose à son départ, je le soupçonne fortement d'avoir juste modifié la place de certains objets dans le salon tout en prenant un air très affairé, histoire de nous garder dans de bonnes dispositions...
Lundi, il était aussi supposé arriver vers 13-14h, mais il semblerait que cette heure ne lui convienne pas vraiment (même si c'est lui qui l'a fixée) puisque quand je suis partie pour mon cours d'anglais vers 18h30 (cours qui ne s'interrompent pas pour la relâche, n'allez pas croire que je fasse du zèle...), on n'avait toujours aucune nouvelle d'Hamza. À 22h en rentrant par contre, j'ai pu constater avec joie qu'il avait fait quelques voyages vers son nouvel appart, puisqu'on pouvait de nouveau apercevoir le couloir depuis l'entrée du salon, et puisqu'également il avait joliment redécoré le sol de neige fondue...

Bref. Nous sommes à nouveau samedi et il reste encore un bout de salon consacré à Hamza... Mais, lundi est le jour des poubelles et il se pourrait bien que mes colocataires se soient lassés de ce joli mausolée. Hamza étant injoignable, le suspens est aujourd'hui (dimanche) à son comble en ce qui concerne l'épilogue de cet épisode glorieux de non-déménagement... To be continued. 

Comments

[Marion]

Ce n'est pas Hamza qui a couru derrière le camion poubelle mais Geneviève, parce qu'ils oubliaient une lampe. En tous cas le petit mausolée n'est plus... et on n'a toujours aucune nouvelle d'Hamza.

[bri]

nous voilà mercredi ...quel suspense insoutenable : Hamza a-t-il du courir après le camion poubelle pour finir son déménagement ?
il m'est sympathique ce brave Hamza : c'est réconfortant de voir qu'on peut trouver encore pluuuuuuuuuuus désorganisé que la famille Gayard !
quant à Geneviève .....qui fait de la babiche dans sa bacaise, ou à la babiche qui bacaise, ou à la bacaise qui fait de la genviève , enfin je ne sais plus ...on ne demande qu'à la connaitre et .....à suivre ses cours de québécois !!!!!!!!!

[Geneviève]

Je m'assurerai que la commande soit bien reçue dans le quartier général... et je serai sans doute très utile! :)

J'aiderai Marion à vous parler de la poutine, de la bacaisse qui fait de la babiche et du Mont-Royal... mais elle commence à s'y connaître! :)


La nouvelle coloc

[greg]

Au fait, je passe commande pour des messages sur tes impressions du Canada. Je sais pas, tu peux nous décrire un peu le pays, les gens, la bouffe, la télé, les coutumes étranges. On veut du dépaysement! Fais nous une sorte de reportage à la Ushuaïa quoi...
bisous

[greg]

eh ben voilà, ça c'est du message! C'est con pour la nuit blanche, mais bon, on peut pas tout faire non plus...